©Severine Montout / ONF

Martinique : l’ONF lutte contre les espèces exotiques envahissantes

La prolifération des espèces exotiques envahissantes est l’une des causes majeures d’appauvrissement de la biodiversité en forêt. Illustration d’une action phare menée en 2023 pour lutter contre ce phénomène.

En forêt domaniale du Littoral, sur le site de l’Anse Meunier à Sainte-Anne, la prolifération des Espèces exotiques envahissantes (EEE) est un problème bien identifié par les forestiers. En 2023, dans le cadre de la mission d’intérêt général Biodiversité et Paysage, les équipes de Martinique ont mené un premier grand chantier expérimental de lutte contre la langue de belle-mère (Sansevieria hyacinthoides). Ce végétal, originaire d’Afrique du Sud, se développe en formant des tapis très denses qui mettent en péril les autres espèces indigènes, animales ou végétales. En proliférant, il empêche notamment la reproduction et la ponte des tortues luth, des tortues imbriquées et des tortues vertes présentes sur le site.

Renfort pour arracher les langues de belle-mère du Régiment du Service Militaire Adapté de Martinique (RSMA). - ©Severine Montout / ONF

Protéger la diversité écologique

Durant six mois, des travaux d’arrachage de la langue de belle-mère ont été réalisés sur une superficie d’environ 800 mètres carrés, permettant au site d’être entièrement libéré de cette espèce. « Depuis, des missions de surveillance sont menées pour vérifier que ce végétal ne reprenne pas possession des lieux. Nous étudions également, par différentes mesures d’observation, si cette opération a un impact sur la dynamique de recul du trait de côte. », témoigne Severine Montout, chargée de mission environnement et biodiversité à l’ONF. L’endroit, classé et surveillé à ce titre, subit en effet également un phénomène d’érosion côtière.

Entrée du site de l’Anse Meunier en 2022 et en 2023

Gauche : ©Severine Montout / ONF  –  Droite : ©Severine Montout / ONF

 

Tout au long du projet, les forestiers de l’ONF ont travaillé avec leurs partenaires : services de l’État, du Conservatoire botanique national, du Parc naturel régional de la Martinique, du Conservatoire du littoral, de la communauté d’agglomération de l’espace sud de la Martinique et de l’université des Antilles. Les déchets verts récoltés ont été transportés dans des déchetteries utilisant les procédés conformes au traitement des EEE, avant d’être transformés en compost réutilisable.

Dans les territoires ultramarins, qui hébergent environ 80 % de la biodiversité nationale, la lutte contre la prolifération des espèces exotiques envahissantes est une priorité.

Les équipes de Martinique ont mené un premier grand chantier de lutte expérimentale contre la langue de belle-mère. À découvrir en photos...